- pesamment
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1 ♦ Avec un grand poids. ⇒ lourdement. Sa perruque « dont les boucles ruisselaient pesamment sur ses épaules » (R. Rolland).2 ♦ D'une manière lourde, lente, pénible. Marcher pesamment. Danser pesamment, sans grâce. Il « montait pesamment, s'accrochant à la rampe » (Martin du Gard).⊗ CONTR. Légèrement. Agilement, vivement.Contraires :- à la légère- légèrementD'une manière pesante, de tout son poidsSynonymes :Contraires :- vivementD'une manière lourde, lente, maladroiteSynonymes :Contraires :- délicatementpesammentadv.d1./d D'une manière pesante, en pesant d'un grand poids. Sauter pesamment.d2./d Fig. Avec lourdeur, sans grâce. écrire pesamment.⇒PESAMMENT, adv.A. —De manière pesante. Synon. lourdement. Quelque grosse voiture (...) pesamment chargée (...) difforme à force de malles, de bâches et de valises (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.180).— En partic. [Dans l'Antiquité et au Moy. Âge; en parlant d'un soldat] Pesamment armé. Armé de toutes pièces (d'apr. LITTRÉ).♦P. métaph. L'audace inouïe de cette forme, nombreuse autant qu'une horde et si rapide, quoique pesamment armée; le tumulte sage de ce vocabulaire panaché de flammes et de cendres (BLOY, Femme pauvre, 1897, p.135).B. —D'une manière empreinte de lourdeur. Synon. lourdement.1. Dans le domaine physique ou matériela) Avec un mouvement lourd, sans souplesse, vivacité ou agilité. Danser, marcher, s'asseoir pesamment. La fumée qui se rabattait pesamment le long des cheminées (JANIN, Âne mort, 1829, p.185). Le soir, pour nous coucher, ça dure une demi-heure. Nous beuglons en geignant et en nous retournant pesamment comme des gens abîmés de rhumatismes (FLAUB., Corresp., 1850, p.214). Gilbert (...) reculait pesamment, à la façon d'un homme saoul (POURRAT, Gaspard, 1925, p.276).— P. anal. [En parlant d'une attitude] Je rencontrai, sur la route de Bicêtre, un jeune homme chargé d'un paquet (...). Ce malheureux était sans veste, en chemise, et s'appuyait pesamment, comme un homme fatigué, sur un bâton (MICHELET, Journal, 1820, p.79).b) Dormir pesamment, être pesamment endormi. Dormir profondément, d'un sommeil lourd. N'ayant point la certitude d'un danger immédiat, il n'éveilla pas ses compagnons, que la fatigue tenait pesamment endormis, et il tomba lui-même dans une lourde somnolence qui dura plusieurs heures (VERNE, Enf. cap. Grant, t.1, 1868, p.117).c) D'une façon étouffante, oppressante. Une sève turgescente découlait à tous les rameaux. Au logis, les feux des cheminées, qui, la veille, brillaient encore, s'éteignaient sans avoir la force de surmonter cette atmosphère pesamment attiédie. L'air charriait de grasses odeurs. Nos corps aussi étaient oppressés (SAINTE-BEUVE, Volupté, t.1, 1834, p.202).2. Dans le domaine intellectuel. D'une manière embarrassée, dépourvue de finesse, de nuances, de vivacité. Parler, écrire pesamment; insister pesamment. Une idée, pesamment matérialiste, me vint brusquement (MICHELET, Journal, 1857, p.342). Hervieu n'écrit plus pour son compte personnel. Savamment et pesamment, il traduit je ne sais quel Tacite qu'il voudrait être (RENARD, Journal, 1905, p.961):• ♦ La rime lui rendait le vers moderne insupportable. Il la trouvait barbare, bonne seulement à soutenir l'attention débile d'hommes grossiers et ignorants, et à satisfaire des oreilles incultes en marquant pesamment la cadence.A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p.450.Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1208 pesament armé «par un grand poids, d'une manière pesante» (VILLEHARDOUIN, Conquête de Constantinople, éd. E. Faral, 408); ca 1260 pesaument «d'une manière lourde, lente, pénible» (HUON DE CAMBRAI, Vair Palefroi, 991 ds T.-L.). Dér. de pesant; suff. -ment2. Cf. la forme pesantement, ca 1280 (Clef d'amour, 2582 ds T.-L.) —XVIes. ds HUG. Fréq. abs. littér.:187.
pesamment [pəzamɑ̃] adv.ÉTYM. XIIIe; de pesant.❖1 Avec un grand poids, d'une manière pesante. ⇒ Lourdement. || Être pesamment chargé. || Pesamment armé (Montesquieu) : armé de toutes pièces. — Un cuirassier, pesamment et carrément assuré sur sa selle… (→ Galop, cit. 5). || Tomber, retomber pesamment.2 D'une manière lourde, lente, pénible. || Marcher pesamment. || Cortège qui s'ébranle (cit. 26) pesamment (→ aussi Geignement, cit. 1). || Monter (cit. 6) pesamment un escalier. || Enfourcher (cit. 2) pesamment un cheval. || Danser pesamment, sans grâce. || Dormir pesamment (→ Ignorance, cit. 27).1 On se remet en marche, parsemés sur la route maintenant grisâtre, très lentement, très pesamment, avec des geignements et de sourdes malédictions (…)H. Barbusse, le Feu, II, XIX.2 Il secoua la tête, fit un effort pour se dresser debout et, pesamment, retomba.Bernanos, Sous le soleil de Satan, I, III.♦ Fig. Sans vivacité, sans grâce. || Écrire pesamment. || Insister pesamment. ⇒ Lourdement.❖CONTR. Légèrement. — Agilement, vivement.
Encyclopédie Universelle. 2012.